Juin 2023
8ème expérience de création
SUJET
ART ET QUOTIDIEN
CRÉEZ UNE ŒUVRE (OU UNE SITUATION) QUI RÉPONDE LE MIEUX POSSIBLE AUX ENJEUX FONDAMENTAUX DE SUP de SUB,
TELS QUE VOUS LES COMPRENEZ, EN MATIÈRE D’ART ET DE SOCIÉTÉ
Vous le savez désormais, vous en avez largement l’habitude, Sup de Sub propose à chacun·e d’acquérir ou développer une connaissance pratique de tous les arts en tant qu’expérience vécue et intégrée à la vie quotidienne. Tout au long de votre parcours d’étude et de recherche, vous aurez eu l'occasion et le temps de travailler, approfondir et élargir votre relation à l’art et à l'esthétique. Grâce à une grande variété de situations, de formes et de rythmes, vous avez intégré l’art dans votre vie de tous les jours, vécu des expériences fortes. Vous avez découvert par vous-mêmes de nouvelles formes d’expression créative et, nous l’espérons, éprouvé la valeur transformative de l’art et son potentiel à façonner une société plus juste.
Rappel des enjeux fondamentaux de Sup de Sub :
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dépasser la séparation entre l’art et la vie, ne plus considérer l’art comme un domaine isolé, mais comme une partie intégrante essentielle de notre expérience humaine globale ;
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ne pas proposer une approche passive et contemplative d’une œuvre d’art, mais un engagement esthétique qui le plus possible convoque l’ensemble des sens, des émotions, de l’intellect… dans une expérience totale qui stimule la réflexion et vise un engagement actif dans le monde ;
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faire de l’art un outil de reconstruction de notre réalité et pour nous transformer en tant qu’individus et société ;
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ne pas se limiter à une seule intention de rejoindre les sphères et milieux spécialisés dans l’art, mais bien voir comment l’art peut être dans toutes les activités et interactions ordinaires de notre quotidien et les améliorer ;
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permettre une approche démocratique de l’art qui encourage la participation active et la créativité de chacun·e. L’art est un fort moyen de compréhension mutuelle.
Créez une œuvre (ou une situation) qui témoigne (dans sa forme et/ou son contenu) de votre manière d’intégrer (ou non) ces enjeux et de vous les approprier (ou pas).
PRINCIPES
⇒ vous œuvrerez en coopération (3 étudiant·e·s ensemble au minimum), mais chacun·e d’entre vous pourra participer à plusieurs créations et donc coopérer avec plusieurs groupes de personnes ;
⇒ pour votre création principale, vous ne vous associerez pas à des personnes avec lesquelles vous avez déjà plusieurs fois coopéré lors des semaines de création précédentes ;
⇒votre création pourra avoir lieu ailleurs et à un moment précédant celui de la journée de restitution, si cela est nécessaire ; être incluse dans un quotidien, être informelle ou invisible en tant que création, confondue quelque part avec le reste du vivant… mais dans ce cas, vous devrez en témoigner le jour de la restitution, par le film, la photographie, l’enregistrement sonore, le récit…. Et sans avoir oublié notre enjeu collectif de présentation d’une sélection des travaux étudiant·e·s au théâtre de la Criée pour le festival de Marseille, le 1er juillet ;
⇒les restitutions auront lieu en public jeudi 1er juin 2023 en après-midi de 14:00 à 16:30 à l’atelier LFKs (Friche).
QUELQUES REFERENCES
Theaster Gates
projet Dorchester
Chicago (US)
2016
Theaster Gates est un artiste qui utilise son travail pour revitaliser des espaces urbains délaissés et créer des lieux de rencontre et de transformation sociale. Ses projets combinent l'art, l'architecture, la préservation du patrimoine et la participation communautaire.
Theaster Gates ressuscite les quartiers désœuvrés de Chicago
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SItuationnistes, Guy Debord
Les dérives urbaines
1956
Les situationnistes ont développé le concept de "dérive" pour désigner une déambulation délibérée et aléatoire dans l'espace urbain, permettant de découvrir de nouvelles perspectives et de remettre en question les normes établies. Les dérives ont été utilisées comme moyen d'exploration esthétique et de subversion des structures urbaines.
Apprendre des Situationnistes ; la « dérive urbaine | «socioarchi
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John Dewey
L’art comme expérience
1934
John Dewey (1859-1952) est un des piliers du «pragmatisme». Au centre de cette tradition, il y a l’enquête, c’est-à-dire la conviction qu’aucune question n’est a priori étrangère à la discussion et à la justification rationnelle.
Dewey a porté cette notion d’enquête le plus loin : à ses yeux, il n’y a pas de différence essentielle entre les questions que posent les choix éthiques, moraux ou esthétiques et celles qui ont une signification et une portée plus directement cognitives. Aussi aborde-t-il les questions morales et esthétiques dans un esprit d’expérimentation – ce qui tranche considérablement avec la manière dont la philosophie les aborde d’ordinaire, privilégiant soit la subjectivité et la vie morale, soit les conditions sociales et institutionnelles.
Dans L’art comme expérience, la préoccupation de Dewey est l’éducation de l’homme ordinaire. Il développe une vision de l’art en société démocratique, qui libère quiconque des mythes intimidants qui font obstacle à l’expérience artistique.
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Maurice Merleau-Ponty
Phénoménologie de la perception
1945
À l'heure où le naturalisme (thèse selon laquelle tout ce qui existe - objets et événements - ne comporte de cause, d'explication et de fin que naturelles) exerce une force philosophique et scientifique grandissante, l'œuvre de Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) suscite un regain d'intérêt en raison de son mot d'ordre : le retour aux choses mêmes.
Merleau-Ponty pose comme originaire l'étude de la perception : le corps n'est pas seulement une chose, qui serait un objet potentiel d'étude pour les sciences ; il est une condition permanente de l'expérience, parce qu'il constitue l'ouverture perceptive au monde et à son investissement. Il y a une coappartenance de la conscience et du corps dont l'analyse de la perception doit rendre compte. Merleau-Ponty rompt avec l'ontologie dualiste de Descartes et l'opposition entre les catégories de corps et d'esprit qui est si prégnante dans certaines sciences aujourd'hui : « C'est dans l'épreuve que je fais d'un corps explorateur voué aux choses et au monde, d'un sensible qui m'investit jusqu'au plus individuel de moi-même et m'attire aussitôt de la qualité à l'espace, de l'espace à la chose et de la chose à l'horizon des choses, c'est-à-dire à un monde déjà là, que se noue ma relation avec l'être. »
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Joseph Beuys
né à Krefeld (Allemagne) en 1921
mort en 1986 à Düsseldorf
Artiste contemporain influent, Beuys a exploré l'idée de l'art social et de l'art comme catalyseur du changement.
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Mark Dion
1961 / New Bedford, Massachusetts, US
Plasticien
Le livre aborde la relation entre esthétique, politique et démocratie, mettant en avant l'idée que l'art peut être un moyen de redistribuer les perceptions et de remettre en question les hiérarchies sociales.
Au-delà des débats sur la crise de l'art ou la mort de l'image qui rejouent l'interminable scène de la fin des utopies, le présent texte voudrait établir quelques conditions d'intelligibilité du lien qui noue esthétique et politique. Il propose pour cela d'en revenir à l'inscription première des pratiques artistiques dans le découpage des temps et des espaces, du visible et de l'invisible, de la parole et du bruit, qui définit à la fois le lieu et l'enjeu de la politique. On peut alors distinguer des régimes historiques des arts comme formes spécifiques de ce rapport et renvoyer les spéculations sur le destin fatal ou glorieux de la « modernité » à l'analyse d'une de ces formes. On peut aussi comprendre comment un même régime de pensée fonde la proclamation de l'autonomie de l'art et son identification à une forme de l'expérience collective. Les arts ne prêtent aux entreprises de la domination ou de l'émancipation que ce qu'ils peuvent leur prêter, soit simplement ce qu'ils ont de commun avec elles : des positions et des mouvements des corps, des fonctions de la parole, des répartitions du visible et de l'invisible. (J.R.)
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Paulo Freire
Pédagogie des opprimés
1970
Freire propose une réflexion sur l'éducation comme un processus de conscientisation et de libération, offrant des pistes pour une approche émancipatrice de l'art et de l'esthétique.
Selon Freire, la pédagogie traditionnelle relève d'un « modèle bancaire de l'éducation » : elle traite l'étudiant comme un récipient vide à remplir de connaissances, comme une tirelire. Il soutient que la pédagogie devrait plutôt traiter l'apprenant comme un co-créateur de connaissances. S'inspirant de sa propre expérience d'éducateur avec un public d'adultes, Freire oppose à une pédagogie de la domination, une pédagogie des opprimés, qui favorise la remise en question des valeurs inégalitaires inculquées par les puissants, et la naissance d'êtres nouveaux, ni oppresseurs ni opprimés.
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Judy Chicago
The Dinner Party
1974
Cette installation artistique emblématique célèbre le rôle des femmes dans l'histoire et la culture à travers une série de tables ornées représentant des femmes célèbres. Elle met en évidence l'intégration de l'art dans la vie quotidienne et la reconnaissance des contributions des femmes.
Mike Kelley
The Mobile Homestead
2011
Cette installation artistique consiste en une maison transportable qui se déplace dans différentes communautés, offrant des espaces pour des événements artistiques, des ateliers et des rencontres. Elle explore la notion d'art dans toutes les activités et interactions ordinaires de la vie quotidienne.
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BON TRAVAIL !
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