Novembre 2022
Semaine 2 de Création
SUJET
RACONTER L’HISTOIRE (VRAIE OU POUR PARTIE INVENTÉE) DE L’UNE DE CES DEUX STARS MONDIALES DE LA MUSIQUE CI-DESSOUS ET FAITES RÉFÉRENCES AU MORCEAU EMBLÉMATIQUE QUE NOUS VOUS PROPOSONS CI-DESSOUS POUR LES REPRÉSENTER L’UNE ET L’AUTRE.
FAITES-NOUS COMPRENDRE POURQUOI ET COMMENT CES ARTISTES ONT ÉTÉ SI MARQUANTS ET IMPORTANTS POUR L’ART, LA MUSIQUE, POUR LEUR PAYS, LEUR CULTURE, POUR L’HISTOIRE DES ARTS ET DES CIVILISATIONS EN GÉNÉRAL
PRINCIPES
⇒ votre œuvre peut prendre la forme d’un film (Biopic, documentaire, fiction), d’une pièce de théâtre, d’une conférence, d’une expo, d’une performance… elle peut faire appel à tous les arts ou à un seul, à votre choix, mais il est essentiel que chaque dimension ajoutée à votre œuvre soit travaillée avec une même exigence manifeste ;
⇒ vous avez l’obligation de coopérer (3 personnes minimum), mais chacun·e d’entre vous peut participer à plusieurs projets et donc coopérer avec plusieurs groupes de personnes
⇒ sauf si la réalisation de l’œuvre l’impose ou un moment de celle-ci (ex: tournage) le réclame, le campus Jean-Paul Curnier reste le lieu de rencontre pour les différentes équipes et de fabrication des créations, chaque jour de la semaine.
⇒ les restitutions auront lieu en public le vendredi 4 novembre 2022 en après-midi
PERSONNAGES DU SUJET
PERSONNAGE 1 : Bako Dagnon
Bako Dagnon, née en 1948 ou en 1953 à Golob Ladji (proche de Kita) et décédée le 7 juillet 2015 à Bamako, est une chanteuse malienne. Très populaire au Mali, elle est considérée comme ayant été l’une des plus importantes représentantes de la culture mandingue.
BIOGRAPHIE
Jeunesse
Bako Dagnon est née dans le petit village de Golobladji (à une vingtaine de kilomètres de Kita) dans une famille de griots et de joueurs de n'goni. Les origines de sa famille remontent au temps de Soundiata Keïta*.
Dans son village de naissance, elle apprend les chansons de Ségou de sa grand-mère, celle des champs de bataille de son grand-père qui avait lutté avec Samory Touré, et les chants de Guinée de sa mère.
Lorsque sa mère décède quand elle a sept ans, son père la confie aux soins d'une femme du griot griot mandingue Kele Monson Diabate.
Premiers succès et l'EIN
En 1966, Bako Dagnon donne son premier concert public à Kita. Elle présente le morceau peul Yirijanko Le, interprété en bambara, pour lequel elle reçoit un prix lui permettant de participer à la Semaine de la Jeunesse l'année suivante, à Kayes dont elle sort à nouveau primée. Elle participe alors à la compétition nationale, la Biennale de Bamako. et sa réputation dans le pays est faite.
Elle chante de manière régulière avec l'Orchestre Régional de Kita et pour des concerts publics ou privés. À partir de 1974, elle rejoint régulièrement l’EIN, l’Ensemble instrumental national du Mali établi au lendemain de l'indépendance en 1961. L'EIN est alors le plus prestigieux ensemble musical du pays, il regroupe une quarantaine des meilleurs musiciens maliens. Avec l'EIN, elle voyage en Corée et en Chine, où elle chante devant Mao. Elle devient une star dans le pays, l’une de ses chansons de l’époque, Tiga Monyonko (signifiant "en épluchant les cacahuètes"), reste encore un titre très populaire.
Carrière sans l'EIN
En 1980 que la chanteuse quitte Kita et s'installe à Bamako avec ses enfants. En 1990 elle se voit offrir un contrat de musique avec un producteur indien au Liberia et elle enregistre sa première cassette. Après une deuxième cassette, la maison de production disparaît dans la tourmente de la première guerre civile libérienne.
Au cours de ces années-là, Bako Dagnon donne beaucoup de concerts publics et privés mais n'enregistre plus jusqu'aux années 2000 pendant lesquelles elle réussit à se faire mieux connaître au-delà des frontières du Mali. Elle participe aux albums Mandekalou (2004) et Mandekalou II (2006) du collectif de griots mandingue d’Ibrahima Sylla. Elle fait un feat dans la chanson Donso Ke de l'album Electro Bamako (2006) de Marc Minelli.
Son premier album solo paru à l'international, Titati, est produit par Ibrahima Sylla, sur le label Syllart Records en 2007. François Bréant y est responsable de la direction musicale. Sidiba paraît deux ans plus tard et la chanson Le guide de la révolution, seule chanson en français, est extraite en tant que single.
Le 14 janvier 2009, Bako Dagnon est promue Chevalier de l'Ordre national du Mali. Durant les dernières années de sa vie, Bako Dagnon enseigne à des chanteuses plus jeunes et transmet plusieurs versions de l'épopée de Soundiata afin de les préserver pour les générations futures et de les faire connaître dans et hors de l'Afrique.
Elle meurt le 7 juillet 2015 à l'hôpital du Point-G à Bamako à la suite d'une longue maladie.
* Soundiata Keïta aussi appelé, selon la tradition orale, Mari Diata Konaté, né le 20 août 1190 à Dakadjalan au royaume du Manding et mort en 1255, dans l'empire du Mali, est un souverain mandingue de l'Afrique de l'Ouest, présenté par la tradition comme le fondateur de l’empire du Mali au XIIIᵉ siècle.
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PERSONNAGE 2 : Fela Kuti
« La musique est l’arme du futur » : promettait Fela Anikulapo-Kuti n’en finissent pas de résonner. Le musicien, né en 1938 au Nigeria, est devenu une figure d’envergure mondiale dès la fin des années 1970 et a enchaîné les tournées internationales jusqu’à son décès en 1997.
L’héritage du « Black President » est omniprésent à travers le monde, tant sur le plan musical que politique.
LA FABRIQUE DE L’AFROBEAT
Le style musical que Fela a créé et qu’il a baptisé « afrobeat » mêle de multiples influences, des rythmes yoruba au free jazz en passant par la soul ou le funk.
En constante mutation, l’afrobeat des Koola Lobitos, la première formation de Fela, doit également beaucoup au highlife ouest-africain* et donne la part belle aux cuivres et aux percussions. Avec ses groupes Afrika 70 puis Egypt 80, Fela s’entoure d’un nombre croissant de musiciens et donne naissance à des constructions symphoniques de plus en plus complexes.
LA RÉPUBLIQUE DE KALAKUTA
Tout au long de sa carrière, Fela a fait de son mode de vie un manifeste. Personnage sulfureux et controversé, ses prises de position fracassantes contre la corruption des élites et le néocolonialisme continuent néanmoins d’inspirer les luttes au Nigeria et ailleurs.
Nourri par le panafricanisme de Malcolm X, Kwame Nkrumah ou Cheikh Anta Diop, mais aussi par les combats anticoloniaux de sa mère, la militante féministe Funmilayo Ransome-Kuti, il fait de ses concerts des tribunes et de sa maison, la Kalakuta Republic, un bastion dissident ; un engagement de tous les instants qui lui vaudra de nombreux démêlés avec la justice et de multiples et violentes incarcérations.
DU SHRINE AUX GRANDES SCÈNES INTERNATIONALES
Sur les scènes européennes ou à l’Afrika Shrine, son club à Lagos, tous les témoins de l’époque s’accordent à dire qu’un concert de Fela est une expérience inoubliable. Au rythme de morceaux hypnotiques entrecoupés de harangues politiques et de performances rituelles, les spectateurs sont emportés par l’énergie de Fela, de ses musiciens et de ses danseuses.
* La musique moderne africaine naît dans les années 1920 au Ghana. C’est entre autres la naissance du « Highlife », un croisement entre musique traditionnelle Africaine et Jazz. L’histoire de cette musique haute en couleur suit celle de la décolonisation.
Le « Highlife » serait né de la rencontre entre les soirées chics de la haute société (high life) et des groupes populaires qui jouaient là où on s’amuse, là où l’on trouve le vin de palme. Rapidement cette musique s’est propagée sur toute la façade ouest africaine se nourrissant de toute la musique qui arrivait par bateau des États-Unis, des Antilles et de l’Europe.
Quand le Ghana gagne son indépendance en 1957, le Highlife devient « de facto » la musique de la liberté. La même histoire s’est produite à l’indépendance de la Jamaïque en 1962 : l’apport de la musique Américaine dans le Mento local va engendrer le Ska puis le Reggae via le Rocksteady.
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BON TRAVAIL !